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Mes débuts dans le monde de la mode - E1: Paris, à nous deux

Dernière mise à jour : 22 avr. 2020

Si vous avez lu l'article qui retrace mon expérience américaine dans l'univers de la mode ecoresponsable, vous savez déjà qu'après mon séjour aux Etats-Unis, je suis venue tenter ma chance à Paris. Je suis d'abord rentrée en Alsace et j'ai commencé à préparer ma recherche d'emploi. A ce moment-là, je n'étais pas encore prête à me lancer dans l'entrepreneuriat... Je souhaitais déjà trouver un travail comme salariée pour gagner en expérience et me créer un réseau dans la mode. Pour évoluer dans ce domaine, rester à Strasbourg n'était pas envisageable.


Depuis un certain temps, je m'étais projetée dans une vie parisienne. Mes objectifs premiers avaient changé, cependant. Je ne voulais plus simplement travailler pour une grande marque de mode reconnue, je voulais m'impliquer dans la mode ecoresponsable en France. A cette époque, ce mouvement était encore très peu développé. Dès le début des années 2000, des personnes travaillaient dans le développement de cette mode éthique et durable. C'était la première vague de la mode ecoresponsable.



A la fin de l'été 2011, j'ai donc participé au dernier salon du Prêt à Porter Paris (par la suite il a été vendu à la société WSN) en assistant l'équipe de créateurs américaine Now Showcase. J'ai profité de cette occasion pour démarcher des entreprises que j'avais sélectionnées dans le catalogue du salon en allant les rencontrer sur leur stand et en donnant mon CV. Au hasard d'une allée, je suis tombée sur une nouvelle marque de mode que je ne connaissais pas. J'ai discuté avec la représentante qui cherchait justement une stagiaire en communication et une assistante commerciale. Ayant développé les deux compétences durant mon alternance à l'ISTA, j'ai proposé ma candidature pour les deux postes. Deux jours après, je passais mon premier entretien. Après un deuxième entretien, ils m'ont proposé mon premier emploi en CDI fusionnant les deux postes. J'étais enchantée !


Parallèlement, durant le salon, je suis aussi tombée nez à nez avec Monsieur Mocho le président de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin. Je l'avais rencontré pour la première fois lors de mon séjour aux Etats-Unis. Il m'a demandé des nouvelles sur mes projets à venir. Je lui ai raconté que j'étais à la recherche d'un emploi. Il m'a alors gentiment invité à venir le rencontrer pour en discuter.


Honorée par son invitation, je me suis rendue à ce rendez-vous, avec l'offre de CDI de la marque de mode. J'attendais mon entretien avec M. Mocho avant de leur donner ma réponse définitive. Mon échange avec lui a été très instructif, c'est un homme passionnant et passionné. Il a vécu et été acteur de l'évolution de l'industrie de la mode. Son expérience est riche et j'étais ravie qu'il me la partage. Lors de ce rendez-vous, il m'a conseillé d'accepter l'emploi en CDI que je venais de décrocher, car à ce moment-là il n'avait pas encore un poste à me proposer. J'ai donc accepté ce travail, j'ai pris ma valise et je suis venue m'installer à Paris en octobre 2011.


Au départ, je n'avais pas mon propre logement, j'ai donc loué une chambre dans une super auberge de jeunesse à Malakoff, puis dans un foyer à Nogent et pour finir j'ai loué une chambre chez une famille brésilienne ultra sympa. Durant ce temps, j'ai commencé ma mission au sein de la marque de mode. La première semaine s'est super bien passée, j'étais très emballée à l'idée de m'investir dans ce projet. La marque proposait des vêtements dans des matières naturelles coton, lin, soie fabriqués dans l'usine du gérant en Chine. Très vite, cette expérience qui sur le papier semblait un rêve s'est transformée en cauchemar. Je me suis retrouvée l'assistante à la fois de la responsable communication et de la responsable commerciale. Je ne parvenais pas à trouver ma place entre les deux. Elle me demandait d'être leur égale, alors que j'étais l'assistante en période d'essai. L'une des deux me parlait mal au téléphone et me mettait la pression. Au final, je faisais presque tout sauf le travail pour lequel on m'avait recruté. Je me suis retrouvée à faire de l'infographie, à gérer des tableaux de production... Quand je commettais une erreur, ça prenait des proportions énormes. Peu à peu, je perdais confiance en moi et je me rendais au travail la boule au ventre. Et par dessus le marché, j'étais stressée, car je n'avais toujours pas de logement, je ne connaissais presque personne à Paris et j'étais loin de ma famille. Je ne comptais pas baisser les bras pour autant, je me suis accrochée, j'ai serré les dents et j'ai pris sur moi pendant deux mois me disant que ça allait finir par s'arranger.


Au bout de deux mois, le gérant m'a convoqué et m'a fait comprendre qu'il souhaitait mettre un terme à ma période d'essai. En effet, il cherchait visiblement une personne plus expérimentée que moi. J'avoue que cette annonce m'a fait l'effet d'une claque et sous le choc, j'ai pris mes affaires sans demander mon reste. Sur le chemin du retour, j'ai ressenti à la fois une libération, comme si on venait de m'enlever un poids, et en même temps un certain stress, car au même moment, mes parents emménageaient mes affaires dans mon appartement. En effet, après deux mois de recherche, j'avais finalement trouvé mon cocon, un petit deux pièces dans le 11ème arrondissement de Paris.


En arrivant chez moi, mes parents avaient fini de déposer toutes mes affaires et je leur ai annoncé la nouvelle. Ils m'ont rassuré, car je m'inquiétais pour le paiement de mon loyer... Comment faire quand on n'a pas de job et qu'on vit à Paris ? C'était dur à encaisser, ça m'a fait l'effet d'un échec alors qu'au final, on ne m'avait juste pas laisser ma chance. Le soir même j'ai écrit à Eileen (ma tutrice de stage à NYC, devenue par la suite mon amie) et lui ai raconté mes péripéties. Elle m'a tout de suite réconforté et m'a encouragé à recontacter M. Mocho pour lui demander conseils pour la suite. Elle m' aussi proposé de l'assister pour trouver des créateurs pour participer au salon Modefabriek dans l'espace MINT, dédié à la mode ecoresponsable, à Amsterdam début 2012. Sa proposition m'a permis de ne pas m'effondrer et de tout de suite me tourner vers du constructif. Dès le lundi, j'ai envoyé un email à M. Mocho pour lui faire part de ma situation et en parallèle j'ai commencé à démarcher des créateurs ecoresponsables français.

Le mercredi, il m'a carrément appelé pour m'informer qu'il était actuellement en train de créer le poste d'assistante internationale à la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin. Nous avons convenu de nous rencontrer en janvier 2012 pour en discuter. Quel soulagement, j'allais passer Noël avec un bel espoir devant moi.



L'année 2012 a commencé sur les chapeaux de roue puisque j'ai décroché le poste ! Je me suis rendue à l'entretien avec la directrice internationale et M. Mocho. A la fin du rendez-vous, ils m'ont dit "on vous prend, on n'a pas besoin de voir quelqu'un d'autre".

Incroyable, mais vrai. Parfois, quand je repense à mes débuts à Paris, j'ai l'impression que ces moments ont été surréalistes. J'ai trouvé mon premier emploi sur un salon "par hasard", je vis un enfer, ensuite je perds ce job, et le mois suivant je décroche un deuxième emploi d'une manière fluide, sans me battre. Au final, mon premier travail m'a permis de m'installer à Paris, de me faire grandir, de m'affermir et de développer des compétences en infographie qui m'ont servies par la suite ! Une de mes anciennes responsables a été sans voix quand je lui ai annoncé que j'avais trouvé un autre emploi moins d'un mois après qu'ils m'aient remercié.

Un jour, j'ai raconté mon arrivée à Paris à une personne dans une laverie. Il m'a dit "vous avez une bonne étoile". Et je sais qu'il a raison, car en suivant mon coeur et mon intuition, j'ai constaté que les événements de ma vie se mettent en place d'une manière extraordinaire. Alors peut-on imaginer qu'il y ait une force invisible qui m'ait conduite ? A chacun d'y voir ce qu'il a envie d'y voir :)


Je vous donne rendez-vous dans le prochain article pour découvrir mon aventure à la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin.

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